En
juin 1940, la France est vaincue. Elle passe sous le joug nazi et
connaît alors la collaboration.
Des hommes et des femmes refusent
l'inacceptable, résistant, seuls d'abord, puis se rassemblent
dans la clandestinité.
Au prix de sacrifices terribles, des groupes
de guérillas parfaitement efficaces se structurent en recrutant des
personnes, organisant des contacts..., formant ce que l'on appellera
la Résistance.
Comme
de nombreux villages de France, Sciecq et Sainte-Pezenne ont été
confrontés aux terribles évènements liés à la Seconde Guerre
Mondiale et comme partout en France, des hommes et des femmes,
déterminés, n'ont pas accepté de subir l'occupation nazie. Ils se
sont organisés et, dans le plus grand secret, leur groupe a rejoint
la Résistance active.
Rappel du contexte :
- 1er septembre 1939 : les Allemands envahissent la
Pologne. - 3 septembre
1939 :
la
France et l’Angleterre déclarent la guerre à l’Allemagne.
Celle-ci est
nommée "la drôle de guerre".
- 14 mai 1940 : l'armée allemande envahit le nord de la France, par les
Ardennes, c'est la "bataille de France".
- 18 juin 1940 : appel à la Résistance du général de Gaulle, depuis
Londres.voir
l'affiche de l'Appel (source Wikipédia) -
22 juin 1940 : un armistice franco-allemand est signé à Rethondes. Le
maréchal Pétain forme un gouvernement à Vichy. Une ligne de démarcation
partage la France dont la zone sud dite "libre", est confiée à Pétain.
- 11 novembre 1942 : les allemands envahissent la zone Sud.
-
16 février 1943 : instauration du STO (Service du Travail Obligatoire)
organisé par l'occupant pour envoyer des français travailler en
Allemagne. Les réfractaires se cachent dans les fermes, ou bien entrent
en Résistance.
- 6 juin 1944 : débarquement en Normandie des troupes alliées
(anglaises, américaines, canadiennes, etc)
-
15 aout 1944 : débarquement en Provence des troupes alliées. La France
n'est pas immédiatement libérée. Les allemands résistent
dans les "poches" de La Rochelle, l'île de Ré, Royan, l'île d'Oléron,
la Pointe de Grave, Lorient, Saint-Nazaire, Dunkerque...
- 8 mai 1945 : capitulation sans condition de l'Allemagne (signée le 7
mai à Reims).
La Résistance à Sciecq, Sainte-Pezenne et ses
environs
La motivation des résistants
était grande : refus de l'occupant, refus des réquisitions, refus des
répressions, refus des
déportations, refus du régime de Vichy, combattre pour
libérer la France…
A Sciecq, à la ferme des
Loups (propriété
privée),
de jeunes réfractaires s'étaient réunis et avaient formé le premier
"maquis" de la région sous la direction d'un officier et de plusieurs
sous-officiers. Les maquisards étaient peu ou pas armés.
Ce maquis était classé "AS" (Armée Secrète).
Les
"maquis" étaient constitués par des membres de "mouvements de la
Résistance", des combattants volontaires et des réfractaires
au STO
Les "maquis" s'implantaient dans les régions vallonnées et
boisées. La ferme des Loups est située à deux kilomètres du bourg au
cœur des bois, dans la vallée de la Sèvre Niortaise. Le lieu était donc
propice.
Ce maquis a été très discret.
Cette ferme était exploitée par Raymond Richard et son épouse Fernande,
avec leurs trois enfants.
Raymond
Richard a été combattant de la guerre 1914-1918, maquisard, résistant
et combattant volontaire des Forces Françaises Libres (FFL) de la 9ème
région pendant la guerre 1939-1944. Il a été décoré, en juillet 1948,
de la médaille de bronze de la "reconnaissance française" pour fait de
Résistance. Anecdoteconcernant Raymond
Richard
A Sciecq, le mardi 20 avril 1921 à 20
heure au café Huguet, les membres du bureau de la société de tir
"La Courageuse" sont réunis pour assister aux différentes cérémonies
concernant l'inauguration du monument aux morts de la Grande Guerre et
pour choisir un porte drapeau parmi les sociétaires. Pour cet
emploi a été désigné à
l'unanimité Raymond Richard, sous réserve de son acceptation. Le
lendemain on lui fait connaître la
décision prise par le conseil d'administration, il déclare accepter
cette fonction et nous remercie de l'honneur qui lui est fait.(source
: cahier des comptes-rendus de " La Courageuse"
)
Fernande Richard n'acceptait pas l'occupation
et l'oppression allemande. Elle était très patriote et elle
a aidé les
résistants malgré les risques encourus par sa famille. Après la
libération, elle a toujours gardé le contact avec ses amis de la
Résistance qu'elle rencontrait tous les jeudis à Niort.
Le maquis des Loups (photo prise à la ferme des
Loups)
Le groupe ainsi organisé a pris le
nom de "Groupe Lambert".
Le
maquis des Loups a adopté l'écusson présenté par un
résistant.
Cet écusson a été dessiné par un réfugié
ardennais.
On y trouve :
-
la croix de Lorraine, symbole de la France Libre,
-
une tête de loup en référence au lieu-dit "les Loups",
-
les initiales H et L en référence à Henri Lambert,
-
les initiales R et P en référence à René et Pierre, les
instigateurs
du maquis des Loups.
(Prêt
Serge Lambert)
Henri Lambert était maire de Sainte-Pezenne, président de
la fédération
paysanne en 1937 et membre du réseau Delbo-Phénix.
Henri Lambert a été combattant des deux guerres, prisonnier en 1939
et rapatrié en france en 1941. Dès son retour, il se lance dans la
Résistance et
accepte la présidence, combien dangereuse alors, du Comité
Départemental de Libération CDL, Comité Départemental de Libération (source
Wikipédia)
Il
assume toujours cette tâche au moment de son arrestation par la
Gestapo, le 19 juin 1944. Il est alors conduit pour la deuxième fois en
Allemagne, à Dachau,
en passant par La Pierre Levée
à Poitiers où il est torturé et
par le camp d'internement de Compiègne. Il est ensuite transféré au
camp de
Neckarelz puis à celui de Vaihingen. Lire
le récit d'Henri Lambert " Compiègne Dachau par le train de la mort".
( nous remercions Serge
Lambert, petit fils d'Henri Lambert pour son accord de reproduction et
de diffusion du document)
Roland Lambert,
fils d'Henri
Lambert, a été aussi acteur de ce
maquis, il était résistant et maquisard à la ferme des Loups. Engagé
volontaire au 114ème R.I, dans la Compagnie Lambert, il a combattu sur
le front de La Rochelle. Après la libération de La Rochelle, il a été
affecté en Allemagne pour l'occupation du pays vaincu.
Le Groupe Lambert était constitué de 80 personnes recrutées dans la
région proche.
Les
réunions se faisaient à la mairie de Sainte-Pezenne et dans la
grange derrière la maison d'habitation de la ferme des Loups.
Brassard
adopté par la Formation H.
Lambert - Armée Secrète.
Les brassards ont été confectionnés
par les épouses des résistants.
On y
reconnait :
-
les couleurs de la France,
-
le sigle FFI, Forces Françaises de l'Intérieur,
-
la croix de Lorraine
dans le V de la Victoire,
-
le tampon de l'Armée Secrète des
Deux-Sèvres - 3ème zone.
(Prêt
Serge Lambert)
Avec
de la toile de parachute, un
autre brassard a été
confectionné, il était orné d'une tête de loup, d'un sapin, ainsi que
les initiales R.P :
- la tête de loup toujours en référence au lieu-dit "les
Loups",
- le sapin en référence aussi au lieu : de grands sapins trônent
au-dessus du bois des Loups,
- les initiales R P en référence à René et Pierre.
La
ferme des
Loups était aussi un lieu refuge pour les résistants poursuivis par la
Gestapo.
L'instruction militaire était poussée à fond malgré le voisinage
peu sympathique des allemands toujours cantonnés dans les environs : la
kommandantur était basée rue Alsace-Lorraine à Niort et la troupe
était cantonnée à la caserne "Duguesclin". Des voitures de détection
d'émissions radio gonio sillonnaient les rues
très souvent.
Les résistants
risquaient, à tout moment, d'être dénoncés, arrêtés, torturés,
emprisonnés, déportés où exécutés.
A
Chizon sur la commune de Sainte-Pezenne, les allemands avaient installé
un stand de tir. Ce lieu était aussi un lieu d'exécutions. Huit
français y ont été fusillés entre septembre 1942 et août 1944. Trois
furent enterrés sur place. source : " La Résistance
en Deux-Sèvres " de
Michel Chaumet et Jean-Marie Pouplain - Geste Editions - page 204 Nous
remercions Mme Pouplain et M Chaumet pour l'autorisation de citation. Voir le site de Chizon
Cette période a été féconde en petits incidents car il fallait
faire le ravitaillement du groupe, monter le parc-auto, récupérer le
plus possible d'armes et de munitions.
Les
voitures de la Formation H.
Lambert étaient équipées avec des fanions confectionnés par les
épouses des résistants.
(Prêt
Serge Lambert)
En juin 1944, le groupe a été
missionné pour la récupération de deux parachutages d'armes à
la Véquière.
Le message de la radio de Londres, annonçant l'opération de
parachutage, était " Pic aux épaules carrées six fois ".
Au premier parachutage, les Anglais avaient oublié de joindre
les armes, il n'y avait que
des munitions et des paquets de pansements.
Les munitions ont été cachées dans le sous-sol de l'école de
Sainte-Pezenne. Lors
de cette sortie les maquisards avaient caché trois fusils de
chasse dans leur camion au cas où l'expédition aurait mal tourné.
Un peu plus tard, aux Sables d'Olonnes (les ports de Charente-Maritime
étant occupés) le groupe a participé
à une réception d'armes d'un bateau venu d'Angleterre.
"LAJAKIE" Cette
voiture, transformée en gazogène, appartenait à un industriel
niortais,
elle a servi pour ramener les parachutes suite aux
parachutages alliés.
Les
parachutes étaient placés au fond du plateau et recouvert de
fagots.
Fin août 1944 les soldats
allemands quittent Niort.
Dès le départ
des allemands, à
la ferme des Loups, les résistants procèdent à la levée des
couleurs.
Le drapeau français porte
une croix de Lorraine.
A gauche les hommes
présentent les armes,
au fond ils sont au garde-à-vous
et entre les deux, un homme au clairon sonne la montée des couleurs. (photo
prise
à la ferme des Loups)
Le 6 septembre 1944, la
Libération de Niort est
fêtée.
Dès le début septembre le Groupe Lambert s'installe au
château de
Telouze sur la commune de Sainte-Pezenne et défile le 6 septembre à
Niort pour
la fête de la libération.
Le 6 septembre 1944,
arrivée de
trois des sections de la Formation H. Lambert du maquis des Loups, Au fond les véhicules
appartenant à cette formation rangés place du
Port (Niort)
Rassemblement
sur la
place de la Brèche Les hommes
du Groupe
Lambert sont en blanc
Préparation de la
destruction
des drapeaux nazis.
Les
drapeaux nazis sont brulés sur la place de la Brèche
Du 6 au 21
septembre, le Groupe Lambert se
transforme
en "Compagnie Lambert" en vue de son incorporation au 114ème Régiment
d'Infanterie. Les "maquisards" vont se transformer en soldats.
Les hommes du
Groupe Lambert ont reçu des armes et leurs "bleus de chauffe" , ils
portent le brassard FFI. Le
régiment n'avait pas d'uniformes à distribuer aux soldats,
les
"bleus de chauffe" étaient des bleus de travail qui avaient
été acheté dans le commerce pour remplacer l'uniforme.
Le
21 septembre après-midi, la Compagnie quitte le château de Telouze,
défile à travers Niort par la rue Victor Hugo et se rend à la
caserne Duguesclin (Niort).
La caserne était laissée libre par les allemands qui avaient
quitté précipitamment, de nuit, leur zone
d'occupation.
Défilé du 1er bataillon
le 21 septembre 1944 rue Victor Hugo à Niort. Les hommes du Groupe
Lambert sont en blanc.
Les
vestes blanches portées par le
groupe avaient été "subtilisées" une nuit par deux maquisards
dans un entrepôt d'une chamoiserie Niortaise. Ces vestes étaient
sans manche et confectionnées en peau de mouton, elles avaient été
commandées par l'armée allemande.
NIORT, présentation du 1er Bataillon du 114ème RI
Cette vidéo a été réalisée le 7 octobre 1944 par Monsieur Eugène
Pouplain,
nous le remercions pour son autorisation de publication.
.
La Compagnie
Lambert, les hommes
sont des soldats.
La
Compagnie Lambert formera la 5ème compagnie
du 2ème
bataillon, puis la Compagnie Régimentaire de Mitrailleuses et d'Engins
1 (C.R.M.E.1) du 114ème Régiment d'Infanterie (114ème R.I).
Ce régiment, après un entrainement rapide de deux mois, sera
déployée
en octobre 1944, avec d'autres régiments, autour de " la poche de La Rochelle" (source
chemindememoire) ,
pour encercler et contenir les allemands dans leur "poche".
La Compagnie était sous les ordres du Capitaine Arnaud
alias " Bertrand
", de l'Adjudant Renoux et du Caporal Bonnet.
L'insigne
du 114ème R.I
(Prêt
Armand Guicheteau)
La
Compagnie
CAB1, Groupe Lambert autour du canon de 47.
( CAB1= Compagnie
d'Accompagnement Bataillon N°1)
Type
d'armement : canon de 47, carabine US M6,
fusil
mitrailleur Bren, armes anti-chars Rifles Boys.
Armand
Guicheteau était armurier, il a reçu les Rifles Boys le matin du 1er
Mars 1945 et ils ont été affectés dès le début de l'après
midi.
Insigne dont tous
les "petits
gars" venant du maquis des Loups ont portés
(Prêt
Serge Lambert)
Le
114ème R.I était sous les ordres du Colonel Edmond
Proust, alias
"Chaumette". Il était constitué de 2833 hommes, engagés volontaires et
presque tous des Deux-Sèvres.
Issu des
casernes
de Niort et
Saint-Maixent, ce
régiment est
typiquement deux-sévrien. En
1808, au
début de sa création, il a
été aussi appelé Régiment des Deux-Sèvres. (source : site d'Eric Willot Historique de
Régiment)
Des
réfugiés ardennais qui avaient fui les combats de 1940 et qui
étaient hébergés dans les Deux-Sèvres se sont engagés dans ce régiment.
Le régiment était déployée
dans le secteur de Saint-Sauveur
d'Aunis, Saint-Jean de Liversay et La Ronde, sur un front de 15
kilomètres.
Des
accrochages sérieux, avec l'armée allemande puissamment armée
ont eu lieu
pendant cette
période, les allemands tentant de passer en force les lignes pour se
ravitailler.
Le 1er mars 1945,
dans le secteur de
Saint-Sauveur, l'affrontement le plus important a eu lieu.
C'est un triste bilan pour les
deux camps,
17 morts, 41 blessés et 283
prisonniers pour le 114ème R.I; 172 morts
et 450
blessés
ramassés et déposés dans une ferme par les brancardiers des deux camps,
sous l'égide de la Croix Rouge, après une trêve demandée par les
allemands.
Le régiment tiendra et combattra jusqu'à la libération de La
Rochelle,
le 8 mai 1945.
Les prisonniers de La Pallice sont libérés.
Inscriptions sur le car :
Ste Brivin Niort
La Liberté Vive De Gaulle CAB.i
PRISONNIERS . LA PALLICE 114ème RI
"La
boulangère" était la chanson du régiment. Cette chanson était la
reprise d'une chanson de la guerre de 1914-1918.
Le 2 juin 1945, une partie de la
compagnie
défile à Niort puis part
pour
Sainte-Pezenne où une grande fête avait été préparée dans la prairie.
Vers
15h, une prise d'armes a eu lieu sur le terrain de sport de
Sainte-Pezenne. Après lecture des citations, le Colonel a remis les
décorations. Il y avait foule sur le terrain et un feu
d'artifice a été tiré.
Henri Lambert, de retour du
camp de
Vaihingen
d'où il a été libéré par l'armée alliée en avril 1945,
était heureux de voir " sa"
compagnie.
Tous
les détenteurs d'une
pochette semblable sont des membres de la Résistance ayant fait partie
de la Formation H. Lambert.
Le
tissu provient d'un
parachute suite à un parachutage d'armes fin juin aux environs de la
Véquière.
La
Formation H. Lambert
participait en convoi à ce parachutage malgré la présence des allemands
à Champdeniers et à Coulonges.
Les
pochettes ont été
confectionnées et brodées par une épouse de résistant.
(Prêt
Serge Lambert)
Le 114ème
Régiment d'Infanterie après le 8 mai 1945.
Le 114ème R.I,
appelé depuis
le 114ème Régiment
de la Libération, a été déployé en Allemagne
dans la région de Frankenthal dans le Palatinat pour occupation du pays
vaincu. Avant
de partir en Allemagne, une partie de la Compagnie a été
missionnée à Ars en
Ré (île de Ré) pour garder, dans des camps, les prisonniers allemands. Les
prisonniers ont été
affecté au déminage des zones minées par l'armée allemande.
Le
Régiment sera dissous le 21
octobre 1945 à Frankenthal.
A
Sauzenheim, en
Allemagne, un monument en pierre sculptée
représentant l'écusson du Régiment, a
été érigé à la gloire du 114ème.
En hommage aux disparus :
- à Courçon, une
stèle est
érigée dans le
cimetière pour les 55 soldats volontaires du 114ème R.I morts pour la
France devant La Rochelle, -
à Saint-Sauveur d'Aunis, une plaque de marbre noir a été posée sur un
mur au "carrefour du 114ème" pour honorer trois
volontaires tombés là le 1er mars 1945, -
à Saint-Jean de Liversay, une plaque a été posée sur le mur de la
laiterie pour que l'on n'oublie pas les trois camarades tombés près de
ce lieu. Source :" Les volontaires
des
Deux-Sèvres au 114ème R.I " livre d'Henri Minault et l'amicale du 114. Nous
remercions M Genet, Président de l'Amicale du 114ème R.I de la
libération pour son autorisation de citation et ses informations.
Sciecq
et les
sciecquois dans ce conflit
Sept sciecquois ont
été fait prisonniers :
- quatre sont rentrés entre 1940 et 1945.
- trois sont rentrés après la capitulation de
l'Allemagne.
- un a été blessé. - un a participé
au débarquement de Provence.
Deux hommes ont été requis pour
le STO.
Des
hommes, requis pour le STO et venant des communes environnantes, se
sont
cachés à Sciecq. Ces hommes ont fait partie du maquis et sont entrés
dans
les FFI.
Les allemands ont séjourné une
fois dans la commune et ont sillonné les rues du centre bourg.
Vers le 14 ou 15 juillet 1944, le
château d'eau de notre commune a été mitraillé par l'aviation
alliée.
Les
mitraillages des châteaux d'eau dans les gares et à proximité des gares
faisait partie des sabotages organisés par les alliés pour empêcher
l'alimentation en eau des locomotives;
pensaient'ils que Sciecq était
près de la gare de Niort ? nous n'avons pas plus d'information.
Les
sciecquois se sont opposés
systématiquement à l'occupation allemande et aux lois d'oppression mais
sans aucune apparence. Source : Enquête sur
l'histoire de l'occupation et de la libération dans le département des
Deux-Sèvres.
Archives Départementales des
Deux-Sèvres, cote R 365 .
Parmis
les sciecquois, René
Defaye,
soldat appelé et incorporé pour son service militaire en avril 1931 au
Groupe d'Ouvriers Aéronautique à Orly, libéré en avril 1932:
- a accompli deux périodes d'exercices au 6ème Régiment du
Génie à
Angers en novembre 1934 et juillet 1938,
- a été mobilisé dans le 1er Corps d'Armée pour la Guerre de
1940.
Le Sergent Defaye à été
cité à l'Ordre du Corps d'Armée :
" Volontaire pour
aller
dégager l'escouade de sapeurs encerclés. Le 4 juin 1940, a
contribué vigoureusement à la
réussite de la contre attaque."
La
citation ci-dessus
comporte l'attribution de la Croix de Guerre avec étoile Vermeil et il
a été démobilisé le 5 juillet 1940.
Le
Sergent-chef Defaye a été
remobilisé en décembre 1944. Il est alors affecté au 114ème R.I dans le
Bataillon de Sécurité, en janvier 1945, il a été muté au 117ème R.I
puis affecté à Poitiers et à La Rochelle.
Il a été démobilisé à Angers le 9 février 1946. Source :
documents militaires fourni par Liliane et
Monique, les filles de René Defaye
Dépot
d'armes.
"La
détention d'armes à feu de toutes espèces, y compris les armes de
chasse, les munitions, les grenades à main, les explosifs
et
tout autre matériel de guerre sans autorisation sont interdit
et
constitue un grand danger non seulement pour les forces d'occupations
mais également pour l'état Français et la population française.
Sera condamné à mort qui conque
aura détenu l'un des objets énumérés.
Dans
les cas de moindre gravité et de négligence, la peine prononcée pourra
être celle des travaux forcés ou celle de l'emprisonnement."
En août 1940, à la mairie de
Sciecq, il a été déposé 11 fusils de
chasse calibre 12, 19
fusils de chasse calibre 16, 1 fusils de chasse calibre 20, 5
carabines, 1 pistolet et 7 revolvers.
Les
armes versées étaient étiquetées avec le nom des propriétaires et les
caractéristiques de l'arme, puis remises aux autorités.
Réquisition de chevaux par les autorités allemandes (13
février 1942).
"J'ai l'honneur de vous faire connaître que les
opérations de
réquisition de chevaux par l'autorité allemande, portée à votre
connaissance par la circulaire de M. le Préfet des Deux-Sèvres en date
du 11 courant, auront lieu à Niort, sur la place de la Brèche, le jeudi
19 février pour les communes d'Echiré, de Niort, de St-Gelais, de
St-Maxire, de St-Pezenne, de St-Rémy et de Sciecq".
En février 1942,
24 chevaux étaient répertoriés sur la commune de Sciecq, 11 ont dû être
présentés à la réquisition du 19 février.
En
juin 1945, un "Commando" de 8 Prisonniers de
Guerre de l'Axe (PGA) a été affecté dans 8 fermes sciecquoises.
Ces prisonniers dépendaient du dépôt n° 93 de
Prin-Deyrançon. Voir les restes du camp sur le
blog de Prin-Deyrançon.
Le "Commando" de Sciecq était nommé "Commando 55".
A
chaque "Commando", un chef de commando est désigné, ce responsable peut
être le maire ou un des employeurs, un homme de confiance est
aussi désigné parmi les prisonniers pour représenter ses camarades vis
à vis des autorités militaires ou des employeurs.
Le 22 décembre 1945, le terme "Commando" est remplacé par
"Détachement
de travailleurs".
Ces prisonniers étaient employés à la reconstruction du
pays, à Sciecq,
ils étaient employé dans les fermes comme ouvriers.
L'employeur assure le logement, la nourriture et il
verse une
rénumération.
Le
versement se fait par moitié en monnaie de camp, les PG ne doivent pas
avoir de monnaie française à leur disposition et par l'autre moitié au
Commandant du camp pour la constitution d'un pécule.
Un prisonnier a été affecté à la ferme du maquis des Loups.
Le "Détachement de travailleurs"
semblent avoir quitté Sciecq fin 1948. Source :
archives
municipales de Sciecq.
Depuis la libération du 8 mai 1945,
nous avons exhumé une page oubliée
de notre histoire collective.
Pour
nous, il s'agissait de décrire objectivement cette sombre période, la
lutte de ces hommes et de ces femmes au regard des risques encourus.
Au
début, soldats sans armes mais animés d'un courage exemplaire, ils
furent le souffle de la Résistance. Héros ordinaires qui une fois le
devoir accompli sont retournés à leur vie d'hommes libres, ils
méritaient ces pages pour un juste devoir de mémoire afin de perpétuer
le sacrifice de beaucoup des leurs.
Nous retiendrons aussi la dernière
ligne du document " Compiègne-Dachau
par le train de la mort" d'Henri Lambert :
" Puisse
ce souvenir se perpétuer dans les générations
futures,
et que sa présence au cœur des hommes soit toujours
là pour arrêter les bras
de
ceux qui pourraient encore
être tentés de faire renaître de nouveaux
DACHAU."
Sainte-Pezenne,
le 30 mars 1950
H.
Lambert
- Entretiens du 8 et 19 juin 2009
avec M Lucien Renoux.
Lucien
Renoux, militaire de carrière, combattant de guerre 1939-1940, a été
fait prisonnier le 23 juin 1940 et envoyé à Stendal au Nord de Berlin
pour y travailler.
Evadé le 3 juin 1942, il retrouve la
France au bout de 4 jours, passe
en zone libre et rejoint le 6ème régiment de cuirassiers.
Démobilisé
le 4 octobre 1942, il entre en Résistance au maquis des
Loups. Il encadre les jeunes du groupe.
Avec
le 114ème R.I et le Capitaine Arnaud, il part sur le front de La
Rochelle, et combat dans la Compagnie
d'Accompagnement Bataillon N°1 (ex compagnie
Lambert).
Après la libération de
La Rochelle, il est affecté en Allemagne pour l'occupation du pays
vaincu.
Décorations : médaille militaire,
croix de guerre
1939-1945, croix du combattant, croix de la résistance, médaille
commémorative 1939-1945, médaille des évadés.
***
-
Entretien du 16 juin 2009 avec M Armand Guicheteau.
Armand
Guicheteau faisait partie du groupe "Léopard" de La Chapelle Saint
Laurent, 7ème brigade FFI, Armée Secrète.
Il s'est engagé au 114ème R.I dans la Compagnie
d'Accompagnement Bataillon N°1 (ex
compagnie Lambert).
Il a combattu sur le front de La Rochelle. Après
la
libération
de La Rochelle, il a été affecté en Allemagne pour l'occupation du pays
vaincu. Il est médaillé des "combattants de moins de 20 ans au feu".
***
-
Entretiens des 9 et 10 juillet
2009 avec M James Richard.
James
Richard,
en relation avecGisèle Sempé née Richard,
nous a parlé de l'action de leurs parents dans la Résistance.
***
-
Entretien du 13
juillet 2009 avec Mme Ginette Bonnet, épouse de M Abel Bonnet.
Abel
Bonnet était résistant et maquisard à la ferme des Loups. Engagé
volontaire au 114ème R.I, dans la Compagnie
d'Accompagnement Bataillon N°1 (ex compagnie
Lambert),
il a combattu sur
le front de La Rochelle. Après la libération de La Rochelle, il a été
affecté en Allemagne pour l'occupation du pays vaincu.
***
-
Entretien du 31 juillet 2009
avec M Jean Hurteau.
Jean
Hurteau était résistant et maquisard à la ferme des Loups. Engagé
volontaire au 114ème R.I, dans la Compagnie
d'Accompagnement Bataillon N°1 (ex compagnie
Lambert), il a combattu sur
le front de La Rochelle. Après la libération de La Rochelle, il a été
affecté en Allemagne pour l'occupation du pays vaincu.
***
-
Entretien du 31
octobre 2009 avecSerge Lambert, petit
fils d'Henri Lambert et fils de
Roland Lambert. Serge
Lambert nous a montré les archives de son grand-père et de son père. Ces
archives constituées de photos, documents, brassards, pochettes,
insignes, fanions et du récit "Compiègne Dachau par le train de la
mort" nous ont permis de compléter notre document.
***
-
Entretiens avec des sciecquois et des pexinois qui avaient des
souvenirs de cette époque.
Livre.
-
Histoire de la Résistance en Deux-Sèvres par Louis Vien, correspondant
départemental du Comité d'Histoire de la 2ème Guerre Mondiale – 1973 –
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Pour l'apport des
informations qui ont permis la création de ce document nous remercions :
Mme
Ginette
Bonnet, M Michel Chaumet, MlleMonique Defaye,
Mme Liliane Devault,M
JD F....., M Guy Genet,
M Armand Guicheteau, Mme Nicole
Hervé, M Jean Hurteau, M Jean Lacroix,
M Serge
Lambert,
M Albert de La Rochebrochard,
Mme Marie-Thérèse Pouplain, M Eugène Pouplain, Mme Maryline Renaud,
M
Lucien
Renoux, M
James Richard, MM Pierre et Bernard
Ropiquet, M Maurice Roquier, Mme Gisèle Sempé,
Mme Renée Vien.
Le Centre Régional Résistance
et Liberté de Thouars.
Les Archives Départementales
des Deux-Sèvres.
La Municipalité de Sciecq pour
son aide à la création d'un livret à
partir de ce document.