Au
soir du 8 mai, sortant à 17 heures de ses parallèles de
départ, le bataillon Petetin appliqua cette méthode :
la 9e et la 11e compagnie franchirent la ligne des Courtines
et s'installèrent dans la " tranchée Turque."; elles tirent de
nombreux prisonniers. Mais à leur gauche, le 1er bataillon fut
moins heureux ; devant lui certains points de la ligne ennemie
n'avaient pas été battus suffisamment par l'artillerie, dont
le tir avait été souvent, trop court. La 3e compagnie fut hloquée
dès la première minute par les mitrailleuses et ne put
sortir; la 1re compagnie, avança un peu, mais, violemment
contre-attaquée, revint à ses emplacements. Ainsi, sa gauche
découverte, le 3e bataillon était dans une mauvaise situation.
Sous la superbe impulsion de son chef, le capitaine FOURNIER,
la 9e résista aux contre-attaques. Un peloton du 2e bataillon
fut envoyé pour la couvrir à gauche. Il était trop tard.
La 9 compagnie avait dû revenir dans sa tranchée de départ.
La 10c occupa dans la nuit les positions conquises par la 11e
en liaison avec le 66e.
Une opération de ce genre devait réussir. Elle avait en
partie échoué ; nous devions la renouveler, mais une nouvelle
préparation nécessitait des bases nouvelles. C'est ce
qu'établit le 32e dans les jours suivants. Travaux et opérations
partielles occupèrent les trois bataillons, et le 24 mai le
commandant HERMENT, avec son bataillon en liaison avec
le 77e, reçut le même objectif d'attaque que le 8. On y mit le
prix : l'artillerie fut parfaite, et les appareils « Schilt» ( liquides
enflammés) nettoyèrent merveilleusement les abris. Chevreux
pouvait être cité comme le premier fait d'armes qui valait
au 32e sa deuxième citation à l'ordre de l'armée. Sur les 475
pertes que le régiment avait subies du 2 au 24 mai, cette dernière
attaque, la seule vraiment heureuse, ne coûtait que 4 tués et
17 blessés.
Les nombreux permissionnaires qui partaient le 28 mai de Hourges et
d'Uncliair emportaient chez eux l'impression que « les affaires
marchaient bien ».
Après des jours sombres et pénibles, s'annonçait l'aurore d'un
renouveau ensoleillé.
La carte des combats de Chevreux
Extrait des pages 54 et 55 de l'historique du 32ème Régiment
d'Infanterie
(source Gallica BnF)