Historique de l'école  


L'école de Sciecq a été fermée en septembre 2001 mais son souvenir reste encore vivace dans la mémoire des sciecquois qui y ont passé les années de leur jeunesse. Elle a été longtemps au centre de la vie du village .

 C'est aux archives départementales que nous avons trouvé trace de cette mémoire ancienne en consultant les archives des délibérations municipales qui débutent en 1828. Nous n'avons pas de documents précédant cette date mais dans le livre « La révolution française à Niort » que l'on peut  emprunter à la médiathèque de Sciecq on trouve un chapître consacré à l'instruction publique à Niort à la Révolution.

Début du XIXème siècle

En 1828, nous sommes alors sous la Restauration sous le règne de Charles X. La loi Daunou avait supprimé la gratuité dans les écoles ainsi que l'obligation scolaire que la Révolution avait tenté d'installer.Une école est mentionnée à Sciecq. L’instituteur qui la dirigeait, s’appelait Mr Joseph Richard. A cette époque, l’instituteur était payé par les élèves et il recevait une indemnité de la commune (20F en 1828 pour l’année pour 239,43F de recettes municipales).

Le 10 décembre 1830, Mr Richard écrivit au préfet afin de lui demander un traitement régulier et décent en échange de quoi il offrait de donner une instruction gratuite à tous les enfants de la commune y compris aux “indigents”. Sa demande fut rejetée, le nombre des indigents étant insuffisant et le budget de la commune n'était pas excédentaire..

En 1833, sous le règne de Louis-Philippe, la loi Guizot oblige les communes de plus de 500 habitants à entretenir une école élémentaire de garçons gratuite pour les “indigents”. En 1834, on comptait 22 enfants indigents à Sciecq qui purent accéder à l’école qratuitement.

Le 20 décembre 1834, on procéda à l'installation du sieur Richard, (révoqué le 10 février 1834) qui prêta serment de fidélité au Roi et à la Charte 

Un impôt extraordinaire sera voté début mai tous les ans pour le paiement du traitement de l'instituteur qui se monte à 68F le 9 mai 1835 pour un budget municipal annonçant 369F de recettes.
A partir de 1839, l'achat de matériel pour l'école est à la charge de la commune ainsi que la location de la « maison d'école » où vivait l'instituteur et où avait lieu la classe.
Le 16 février 1852, en référence à la loi Falloux du 15 mars 1850, les dépenses annuelles pour l'enseignement de la commune de Sciecq se composent ainsi :

Taux de rétribution scolaire pour 1852: 1F50 par élève soit 379F

Traitement de l'instituteur: 200F

Supplément de traitement: 221F (pour atteindre 600F)

Location de la maison d'école 50F

Subventions du département et de l'Etat 316F

Elles n'évolueront pas jusqu'en 1860 mis à part la rétribution scolaire qui , pour l'année 1857, verra la création de 3 catégories de rétribution 1F, 1F50 et 2F. L'année suivante, on reviendra au tarif unique pour les élèves pouvant payer, les indigents pouvant toujours bénéficier de la gratuité.


Les indigents à Sciecq au milieu du XIXème siècle

Qui étaient les élèves qui fréquentaient l'école de Sciecq à cette période? Nous savons que certains élèves pouvaient payer leur rétribution mais d'autres étaient indigents, aidés, parfois, par des donateurs généreux.
La pauvreté est mentionnée à plusieurs reprises dans les archives municipales particulièrement à partir de 1847 et dans la dizaine d'années qui suivit. Ainsi, le 21 janvier 1847, un impôt extraordinaire de 100F est voté pour "procurer du travail pendant la saison rigoureuse à la classe indigente".

Le 2 décembre 1852, l' Empire est proclamé et les fêtes qui s’en suivront seront prétexte à faire des distributions de pain aux plus démunis. Le 12 décembre 1852, le Conseil municipal décide de « voter une somme pour être distribuée aux plus indigents: 8F pour acheter du pain et distribuer aux plus malheureux plutôt que d'être employés à des réjouissances publiques, à la sortie de la messe. »S'ensuit lecture de la Proclamation de l'Empire suivis des cris de « Vive l'empereur! Vive Napoléon III » .

Le 20 novembre 1853 un impôt de 5 centimes est voté pour « le soulagement des pauvres pendant cet hiver » Parmi les documents on trouve le brouillon d'une lettre au Préfet: « Le produit de cet impot sera employé à soulager les invalides les plus nécessiteux et à faire travailler les valides dans des chemins vicinaux. Le conseil municipal supplie Mr le Préfet instruit déjà de la pauvreté de la commune de Sciecq, de lui venir en aide au moment de la distribution des fonds accordés à cet effet."

Le 14 janvier 1855, le Préfet demande de trouver un moyen de secourir les pauvres de la commune par du travail aux indigents valides. À la suite de quoi, « le conseil municipal et les plus imposés, voyant que la commune s’est déjà imposée au dessus de ses forces, mais ne trouvant aucun autre moyen et ayant la bonne volonté de secourir les malheureux qui sont pour la petite commune en très grand nombre vote un impôt extraordinaire de 100F et 70F de souscriptions volontaires pour soulager les invalides et faire travailler les valides aux chemins vicinaux. »

Le 10 février 1860, le conseil décide d’abattre et de vendre les arbres de la voie publique et d’acheter du pain aux malheureux avec l’argent obtenu. Le 15 août 1861, 45kg de pain sont distribués aux plus malheureux.

Les filles étaient-elles scolarisées avant que la loi Duruy ne l'impose ? A quel âge les enfants entraient-ils à l'école ? Combien y avait-il d'élèves ?

Le premier registre existant encore à l'école de Sciecq date de 1860.

A suivre....

Sources :
Archives Départementales des Deux-Sèvres  cote 
AC Sciecq 1D1 à 1D4

Archives de l'école de Sciecq.
Réalisation Nicole Rezzoug


 

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