Echiré le 4 août 1915
Mon cher cousin.
Toujours enchantée d'avoir de tes nouvelles il y avait longtemps
 cette fois que tu ne m'en avais pas adressées. Je suis indulgente
 je te pardonne il est bien souvent impossible d'écrire.
Je constate d'après ta dernière carte que tu voyage sur une grande
 partie du front. Ces voyages continuels doivent te fatiguer beaucoup
 en effet. On ne parle donc pas de t'envoyer en permission ? Nous sommes
 allés voir le cousin Prosper à Oriou, nous avons conduit la femme d'un
 autre de mes cousins qui est avec lui à Toul. C'est un vieux brave Proster
 cette année de campagne de la pas changé je crois même qu'il a engraissé
Ils sont nombreux les permissionnaires qui reviennent du front pour 4, 6 et
 8 jours. C'est peu de chose mais chacun est content de revenir faire un
 tour au pays. Comme nouvelles, elles sont presque nulles et ne valent
 pas la peine d'être signalées. En terminant je t'adresse les amitiés
 de mes parents et moi je t'embrasse affectueusement
 Émilie






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