Les
moulins
Extrait du
livre de l'abbé Suire
"SCIECQ
- Essai historique" (1933)
Les
Loups.
- A l'autre extrémité de Sciecq, à l'Est, au fond d'un ravin,
se
trouve le Moulin des Loups (
propriété privée), qui n'est plus en activité ;
il est
occupé par une ferme.
Ce
moulin appartenait aux Jourdain de Villiers. A la Révolution, il fut
acheté, au prix de 20.147 livres, par le Docteur Guillemeau, qui essaya
de construire, sur la rive opposée, une sorte de
« Sanatorium ». Le meunier d'alors se nommait Jacques
Gibaud.
Il
fut racheté par les Savignac des Roches, et il appartint successivement
aux familles d'Arsay, de Courceules, des Courtis et Cabarrus. Les
demoiselles Jousselin en sont actuellement les propriétaires.
Le
moulin Salbeuf.
- Le moulin de Salbeuf ( propriété privée) dépendait de la baronnie de
Surimeau. A la
mort de Josias de Lezay, il fut saisi sur Constant d'Aubigné, son neveu
et son héritier ; Agrippa d'Aubigné le racheta au nom de ses
enfants.
Carte
postale collection Clouzot, Niort (1913)
Salbeuf
et Surimeau furent l'apanage de Constant, père de Madame de Maintenon.
Constant dilapida tout ce qu'il put de son héritage. Le reste fut volé
à sa veuve qui ne put résister aux assauts, des artifices juridiques
accumulés contre elle par son beau-frère, Caumont d'Adde. Elle fut
dépossédée si légalement que les représentants de Caumont étaient
encore, en 1875, légitimes propriétaires de Surimeau, sauf Salbeuf.
Avant
la Révolution, le moulin de Salbeuf était grevé, au profit de
Sainte-Gemme (Benêt, Vendre) d'une redevance de « 400
anguilles et
de 30 sols pour la cuisson », qui était due, chaque année, le
Dimanche des Rameaux, par le possesseur du moulin de Salbeuf. (Papiers
du Dr Saint-Paul).
Comment ce moulin est-il sorti du patrimoine
des Surimeau ? Nous l'ignorons, Surimeau, Mursay et leurs
dépendances ne furent pas vendus à la Révolution. Salbeuf le fut, mais
dans quelles conditions ?
En l'an III, il est aux mains du
« citoyen François Richard et de son épouse Françoise
Desaivre,
demeurant à La Gord » (Xaintray).
Mais ils doivent à
Delavault (Saint-Maxire) « une rente de 80 boisseaux de
mesture
estimés 3200 livres ». D'après un acte de partage entre vifs,
fait
par Delavault, le 28 pluviose, an III, à ses six filles, il est dit que
cette rente sur Salbeuf est le « propre » de
Delavault. Par
conséquent, avant d'appartenir au « citoyen
Richard »,
Salbeuf était aux Delavault. (Archives du Château de Mursay.)
En
1824, Salbeuf revint à ses anciens propriétaires les de Surimeau
(représentants de Marie, la seconde fille d'Agrippa d'Aubigné et de
Caumont d'Adde), dans la personne de Michel, Charles Amateur Avice de
Mougon, qui l'acheta aux époux Richard.
En 1829, Charles de Mougon le donna en dot à sa fille, qui épousait son
cousin, Avice Mougon de la Carte.
Ceux-ci
vendirent le moulin à M. François Bouchon, en 1842. Depuis lors, les
héritiers de M. Bouchon possèdent toujours Salbeuf ;
actuellement
dans la personne de M. le Docteur Saint-Paul, dont l'épouse est
l'arrière-petite-fille de M. François Bouchon.
Il existait une
Seigneurie de Salbeuf, à côté du moulin, et qui en était distincte. Le
premier de ses seigneurs, dont on retrouve le nom, est Gaspard Durand
de Sallebeuf, écuyer, marié à Renée Carrion. Ils vivaient en 1480. Ils
eurent un fils, Pierre, marié, croit-on, à une Catherine de Vivonne. En
1550, la Seigneurie appartient au fils des précédents, René Durand,
écuyer, seigneur de Sallebeuf, marié à Catherine Champdefaim ou
Chantefin.
En 1580, Salbeuf appartient à René des Francs de la
Bretonnière, écuyer, Seigneur de Salbeuf, Lauvergneuse, et la Vergerie.
Ce des Francs était d'une ancienne famille noble du pays niortais
(Cherveux), qui forma sept branches et qui était alliée à plusieurs
maisons de cette région, où ils possédaient de nombreuses seigneuries.
Aujourd'hui la famille est éteinte ; l'un des derniers
représentants, professeur de rhétorique au Lycée Fontanes, est décédé à
Niort, en 1886 (Beauchet, Filleau). René des Francs avait épousé Ether
Luart, qui, devenue veuve, se remaria à Pierre de Castello, famille
originaire de Bretagne.
Esther avait hérité de son premier mari
et avait apporté au second la terre de Salbeuf. Car, en 1587, nous
trouvons René de Castello, écuyer, seigneur de Sallebeuf, marié à
Gabrielle de la Grèze. Ce René était peut-être le fils de Pierre.
Le
17 octobre 1600, une des Francs, Catherine, redevient propriétaire de
la seigneurie de Salbeuf, par son mariage avec un autre René de
Castello, seigneur de Tesson, fils de Pierre, seigneur des Hommes.
Vers
1612, un autre René des Francs, seigneur de Salbeuf, écuyer, et signalé
comme ayant des droits sur la succession de Silvestre des Francs et de
sa femme Catherine Chevalleau.
Il n'y a aucune trace de la résidence du titulaire de la Seigneurie, à
moins de vouloir la retrouver à La Perelle.
En 1743, Salbeuf est passé dans le domaine de Charles Amédée Bois de
Saint-Mandé (?)
Le
moulin de Sciecq. - Enfin, l'ancien Moulin de
Sciecq ( propriété privée) existe toujours et il est en
pleine activité.
Carte
postale collection N. Alix, pap, tab, journaux, Niort (1913)
En
1304, la Seigneurie en possédait deux, qui font, avec la terre de
Sciecq et le Bois-Pouvreau (Menigoute), l'objet d'un partage entre les
enfants d'Agnès Pouvrelle. Nous en reparlerons. L'un de ces moulins a
disparu. La carte de Cassini les signale tous les deux, preuve qu'ils
existaient encore en 1750. C'est le plus rapproché de Croisette qui a
disparu. Les seigneurs devaient entretenir ces moulins et les habitants
de la seigneurie devaient y apporter moudre leur grain, moyennant
redevance.
Le
four banal.
- A côté du moulin banal, il y avait le « four
banal »,
qui se trouvait à Sciecq, dans l'agglomération formée par l'église, la
Seigneurie, la Chevalerie et la Poste. L'emplacement est occupé par une
partie du jardin de la Cure actuelle, au midi. Ce four banal a donné
lieu, le 18 février 1853, à une donation faite : 1° par MM.
Jean
Martin-Monteuil, maire d'Aiffres, y demeurant ; 2° Charles
Adolphe
Avril de la Vergnée, et son épouse Marie Césarine
Martin-Monteuil ; 3° Paul Laurent Augier de Moussac et son
épouse
Marie Françoise Carré de Candé ; 4° Alfred Pierre Anne Colin
de
Labrunerie et son épouse, Jeanne Thérèse Virginie de Ronchin de
Mantareau ; 5° Charles Jean François Maillard, ancien
président du
Conseil d'Etat, beau-frère de Martin-Monteuil.
Les comparants
sont héritiers de Madame Maillard, née Martin-Monleuil, et tous sont
descendants de J. B. Martin-Monteuil. Tous abandonnent à la commune
leur droit sur ce « four banal, qui dépendait de la terre de
Sciecq, et qui n'est plus qu'une parcelle de terre de un are un
centiare, couverte de décombres en pierres, estimée à un revenu brut,
annuel, de 3 francs ? ».
Il est bien stipulé que cette
donation est faite « dans le dessein d'aider la commune de
Sciecq
à l'établissement d'un presbytère ». (Etude Pierre-Paul-Emile
Hérault, not. à Niort).
Nous
remercions la famille Soulet pour le prêt des cartes postales.
Nous
n'avons
pas de photos anciennes pour illustrer ce document, si vous possédez
des
clichés anciens vous pouvez contacter la médiathèque.
Si des droits d'auteur existaient encore à ce jour sur les
cartes postales, merci de contacter la médiathèque.
Le
livre de l'abbé Suire est consultable à la médiathèque de Sciecq
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